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Mesurer notre engagement social

Editorial La Presse

 

L’annonce des résultats des épreuves du bac a, encore une fois, démontré que les écarts de richesse entre les régions jouent aussi comme un facteur déterminant de réussite entre ceux qui ont pu finir l’année avec de bonnes études grâce aux cours privés et ceux dont les parents se sont retrouvés au bord de la route et sans ressources pour pouvoir assurer à leurs enfants les cours nécessaires pour augmenter leurs chances de réussite. En effet, un examen national aussi important que le bac est aussi une épreuve pour mesurer  notre engagement social envers les enfants du pays qui ne disposent pas de chances égales dans le domaine de l’éducation.

A quoi sert-il d’applaudir pendant quelques jours l’exploit des héros de Haffouz en matière d’intelligence artificielle et de se réveiller, après les résultats du bac, sur la réalité affligeante de cette région où les taux de réussite sont parmi les plus faibles et où le nombre de suicides des enfants est le plus élevé du pays?

Pourtant, l’on sait pertinemment que les élèves qui ont été recalés au bac disparaîtront des radars de la société pour aller chercher dans l’extrémisme, le sectarisme ou l’émigration irrégulière, une autre voie de vie plus périlleuse que l’échec scolaire.

Cette inégalité  choquante est une autre injustice qui vient léser les plus défavorisés car l’éducation nationale a fini, depuis belle lurette, de donner la même chance à tout le monde. C’est que l’école de la République, qui est le meilleur rempart contre la tentation de repli sur soi, est devenue un bien accessible aux catégories aisées et nanties et un outil d’exclusion pour les pauvres et les démunis.

Les meilleurs enseignants choisissent les meilleurs établissements qui sont implantés dans les régions les plus développées. Les autres instituteurs et professeurs, moins expérimentés, moins outillés sont désignés dans les régions les moins loties. Comment, dans ces conditions, cette injustice ne serait-elle pas vécue comme une voie de relégation, puisqu’on ne fait rien pour la réparer ?

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Un commentaire

  1. Khémiri

    24 juin 2023 à 20:12

    Je pense que vous aviez obtenu votre baccalauréat (en tant que journaliste, vous auriez dû l’écrire en entier, au moins une fois au début de votre éditorial, cher confrère). Cette disparité entre les régions et les classes sociales remonte à des décennies, avec déjà la désastreuse réforme de Mohamed Mzali quand il fut ministre de l’Éducation nationale fondée sur l’arabisation effrénée. Pourtant, il était diplômé de la Sorbonne. Ce sujet fait-il partie des préoccupations de la gouvernance actuelle? Posons-nous la question.

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